La conversation se passe dans une 4L brinquebalante sur une tôle ondulée de latérite reliant Kolda à Vélingara. Au volant, un vieil agronome doté d’une solide expérience acquises sous différentes latitudes, Madagascar, Argentine, Algérie, Sénégal entre autres ; à ses côtés, un jeune diplômé de la même école qui, à leur époque, se dénommait Institut National Agronomique. INA pour les intimes. Pas grand-chose à voir avec l’établissement actuel, AgroParisTech, qui succéda au regroupement intermédiaire de l’INA avec Grignon. On en était à la nième crevaison et il urgeait d’atteindre le gite d’étape le plus proche pour rafraichir les gosiers avec de bonnes bières extraites d’un réfrigérateur à pétrole.
Question du jeune à l’ancien : « C’est quoi pour toi, l’agronomie ? »
La réponse fuse : « Mais, c’est l’art de vivre ! »
Le jeune, c’était moi et ça se passait en 1973, à peu de chose près au moment du premier choc pétrolier. Mon monde serein des trente glorieuses basculait gravement, mais je n’en avais aucune conscience. Et pourtant tout était dit dans cette vision essentielle plus qu’existentielle de l’agronomie. L’art de vivre ! Si seulement on s’y était tenu. Mais avec des si…
A suivre, pour celles et ceux qu'un retour vers le passé intéresse éventuellement
L'agronomie c'est l'art de vivre.
Jolie formule ! Mais alors qu'est ce que l'agriculture ? Et quelle part de science dans l'un et l'autre ?
La suite de cette série de fils de Cyral est ici : https://en-avant-la-planete.fr/forum/main-forum/rene-dumont-chantre-du-controle-des-naissances/