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René Dumont, chantre du contrôle des naissances

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(@cyral)
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Début du sujet  

Je suis de la promotion qui s’installa en septembre 1966 sur les bancs du grand amphi Risler de la vénérable école de la rue Claude Bernard afin d’écouter un discours d’accueil plutôt lénifiant du directeur de l’époque, Roger Blais. Grâce aux mathématiques, j’avais été reçu comme on dit dans un bon rang et après trois années de prépa quasi monacales, mon avenir se présentait empli  de promesses. Enfin, c’était ce que je croyais, car très vite, je dus déchanter. J’avais quitté un bachotage de lycée pour en subir un nouveau en grande école. Très peu pour moi ! Alors, j’appris à picorer comme les poules en triant ce que je prenais alors pour le bon grain dans la liste touche-à-tout des enseignements imposés. Quelques profs m’ont laissé des traces mémorielles. En voici quelques portraits.

Le premier fut René Dumont.

Je me souviens encore de son premier cours derrière l’espèce de comptoir du bas de l’amphi sur lequel il avait prédisposé un amoncellement de livres (pour la plupart, les siens !) et de gadgets en tout genre, principalement à usage contraceptif (préservatifs en différents modèles de conditionnement, stérilets, pilules, etc.). Le futur candidat écolo à l’élection présidentielle de 1974 venait de publier « Nous allons à la famine » et faisait du contrôle des naissances une condition sine qua non de la survie de l’humanité. Il avait raison sur le danger d’une croissance démographique de raison géométrique (nous étions trois milliards et demi en 1966 et nous sommes près de huit milliards aujourd’hui) et il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que le nombre est en effet à la base de toutes les questions environnementales. Le reste n’est que conséquences…

Mais il se trompait en comparant cette croissance géométrique avec la croissance supposée arithmétique des rendements agricoles. La suite prouva que les rendements progressèrent eux aussi notoirement grâce aux techniques intensives et au développement des cultures hors sol. La famine annoncée ne survint pas. En tout cas, pas encore et surtout pas au niveau prédit. Mais ce délai supplémentaire, genre « Encore un moment, s’il vous plait, Monsieur le bourreau ! », fut acquis au prix très coûteux de compromissions productivistes qui se révélèrent vite périlleuses pour la planète. Fidèle à sa méthode, qu’on ne désignait pas encore sous le terme de « lanceur d’alertes », il en fit le sujet de l’un de ses best-sellers, « L’utopie ou la mort ». Un livre qui, malheureusement, n’a pas vieillit d’une semelle et dont les pronostics apocalyptiques sont plus que jamais d’actualité.

Ce message a été modifié Il y a 4 ans par admin

   
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(@admin)
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Suite et autre fil sur Réné Dumont ici :

https://en-avant-la-planete.fr/forum/main-forum/rene-dumont-suite-et-lafrique/


   
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