Tout est dans le titre. Comment voyez vous l'avenir de ce mouen de transport qui s'est largement démocratisé ces dernières années ?
Hause du prix du carburant, impact environnemental, fiscalité du kérosène, flygskam etc. Autant d'éléments à prendre en compte dans la réflexion.
En ce qui concerne les vols intérieurs, c'est clair que l'avenir paraît très incertain. Ces vols n'ont pu être viables économiquement uniquement grâce au régime très favorable de taxe sur le kérosène. Seul une rupture technologique pourrait redonner de l'avenir à l'avion sur ces trajets.
Pour les vols longues distances, la donne est sensiblement différente puisqu'il n'y a pas d'alternative à l'avion (le bateau c'est long quand même)
J'ai rencontré des jeunes diplômés de l'industrie aéronautique qui se réunissent régulièrement pour des travaux de prospective. Le thème de l'année c'est : "Be green, keep flying ! "
Autant dire que les inquiétudes chez les compagnies aériennes sont bien réels.
Peut-être que l'avenir c'est le dirigeable.
On a vu après sa dispartion totale, le retour du tramway dans toutes les grandes villes de France, alors pourquoi pas le dirigeable !
Airbus travaille sur un projet d'aile volante qui permettrait de réduire encore de 20 % la consommation.
C'est quand même un projet révolutionnaire car à bien y regarder, la conception des avions n'a pas vraiment évolué depuis le premier vol du Boeing 707 en 1957 : Un fuselage, deux ailes basses, un empenage et des moteurs en nacelle sous les ailes.
L'aile volante a une forme beaucoup plus fluide, mais il faudra voir l'aménagement intérieur pour que les passagers n'aient pas l'impression d'être dans la soute à bombes d'un bombardier. 🙂
J'ai pris un vol long courrier ces derniers temps, et c'est clair qu'il y a du boulot!
Rien que les plateaux repas, au niveau déchets en plastique c'est franchement l'halu !
C'est quand même pas compliqué de mettre des couverts en bois et des emballages en papier... Hé ben non, du bon vieux plastiques. Et là j'ai pas encore parlé de conso carburant...
Justement sur la consommation carburant, on voit clairement que la pression monte. Ces derniers années il y a eu clairement 2 signes forts de la pression sur le carburant:
- l'arrêt du concorde (un gouffre à pétrole: 20 tonnes à l'heure!! pour 100 passagers transportés)
- l'abandon général des quadriréacteurs (type Airbus A380 et A340, environ 10 tonnes de kéro/heure)
On peut d'ailleurs aujourd'hui observer des cimetières de quadriréacteurs comme à Tarbes où sont stockés les A340 et bientôt les A380.
L'airbus A380 pourtant récent, est déjà retiré du service chez Air France : Trop coûteux et gourmand en kéro. 10 tonnes à l'heure, quand un Boeing 777 (bi-réacteur) consomme 6 tonnes à l'heure pour presque autant de passagers transportés...
Grosse erreur stratégique d'Airbus donc avec l'A380, mais Boeing n'est pas avare en boulette avec son 737.
Et le coronavirus qui met à mal les compagnies aériennes. Clair que le tourisme à outrance est non seulement un facteur de polution, mais aussi un accélérateur dans la propagation des pandémies.
Ce qui m'exaspère dans cette histoire, c'est la non taxation du kérosène sous prétexte que cela ferait faire faillite à l'ensemble de la filière du transport aérien avec les chômeurs à la clé.
Soit, mais quand une petite boite fait faillite, ou quand on delocalise, on invoque Schumpeter et sa destruction créatrice, mais quand il s'agit d'Air France, alors là plus non Schumpeter ne s'applique plus.
😡 Bref, la politique c'est magique !
Comme annoncée. Début de l'hécatombe :
Lufthansa cloue au sol 150 avions soit 20 % de sa flotte :
On parle de 100 milliard d'euros de perte pour le secteur aérien en 2020.
C'est très violent.
Le transport aérien n'a jamais connu dans son histoire une crise aussi sérieuse.
D'un ami qui travaille dans le secteur, les réservations chutent chaque jour de 60%.
Les avions volent à vide. Certains continue de voler même à vide juste pour garder les créneaux de vols. Mais ce problème des créneaux (slots) semble avoir été résolu.
Les compagnies (comme Air France) qui ont pris des couvertures carburant (assurance contre le risque de hausse du pétrole) voient leur cash fondre comme neige au soleil.
Bref, il faut s'attendre à une crise majeur avec effet domino pour tout les sous-traitants et fournisseurs.
A quoi ressemblera le secteur une fois la crise passée. C'est une vraie question.
Enfin l'industrie se lance dans le dirigeable :
Si elle ne veut pas mourir, l'aviation doit se réinventer !